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La malvoyance

Quelques données …

Il est difficile de dénombrer avec exactitude la population non-voyante et malvoyante, car les critères utilisés pour décrire le handicap visuel peuvent varier d’une étude statistique à une autre.

sur la malvoyance dans le monde ...

D’après les rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2003, on compte 136 millions de déficients visuels dans le monde, dont 40 à 45 millions d’aveugles.

Région africaine Région des Amériques Région de la Méditerranée orientale Région européenne Région de l'Asie du Sud-Est Région du Pacifique occidental Total
Population 672.2 852.6 502.8 877.9 1,590.80 1,717.50 6,213.90
Nb d'aveugles 6.8 2.4 4 2.7 11.6 9.3 36.9
% sur le nb total d'aveugles 18% 7% 11% 7% 32% 25% 100%
Nb de malvoyants 20 13.1 12.4 12.8 33.5 32.5 124.3
Nb de déficients visuels 26.8 15.5 16.5 15.5 45.1 41.8 161.2
Estimation de la répartition mondiale de la malvoyance en 2002 (données de l’OMS)

Estimation mondiale des atteintes visuelles par Région OMS
Estimation mondiale des atteintes visuelles par Région OMS


Les causes de la malvoyance sont réparties de la façon suivante :

Importance des causes de cécité sur le nombre total de cas dans le monde en 2002
Référence de la figure: WHO 04.138
Importance des causes de cécité sur le nombre total de cas dans le monde en 2002


Il est à noter que la cataracte, première cause mondiale de cécité, est due à l’ensoleillement important.

En Tunisie, l’ensoleillement est très intense, notamment aux portes du désert (dans la région de Kébili, où se trouve Douz). C’est pour cette raison que l’association « Médecins du Désert » y a mené une action pour opérer de la cataracte les gens les plus démunis, n’ayant pas accès aux soins adéquats. Au total, ce sont 220 personnes qui ont été opérées gratuitement (et 73 en Mauritanie).

…et sur la malvoyance en France

Il s’avère que, selon l’étude la plus récente (HID 2005, rapport de l’enquête Handicap Incapacités Dépendance) nous dénombrons en France:


Répartition de la malvoyance en France (Données source : enquête HID 2005)
Répartition de la malvoyance en France (Données source : enquête HID 2005)

Ces chiffres correspondent à un taux de 29 malvoyants pour 1000 habitants.

Détresse psychologique et malvoyance

Selon une étude EQLA 98 (Enquête québécoise sur les limitations d'activités 1998), près du tiers des adultes ayant une incapacité visuelle (32 %) ont un niveau élevé à l'indice de détresse psychologique en comparaison à 29 % des adultes présentant une incapacité autre que visuelle et à 18 % des adultes sans incapacité.

Loisirs et malvoyance : de belles avancées …

Dans la société actuelle et au vu du nombre de malvoyants concernés, la question de l’accessibilité aux loisirs se pose naturellement.

Les premiers à tenter d’y répondre sont les associations de non-voyants et malvoyants : ces dernières s’efforcent de proposer à leurs adhérents de plus en plus de sports, et de faciliter l’accès aux loisirs en organisant des week-ends dans des lieux aménagés.

A ce jour, il est possible pour un non-voyant de pratiquer, entre autres, les sports suivants : le judo, l’équitation, le conditionnement physique, le tandem, la natation, ou encore plus étonnant le golf, le tir à l’arc et la pétanque.

En outre, cet intérêt grandissant pour les loisirs s’est couplé avec l’idée que de nouveaux sports, plus adaptés au handicap visuel, pouvaient être créés. Le parfait exemple de ce phénomène est sans doute le goalball (vidéo de démonstration disponible sur le site suivant : www.sportsaveugles.qc.ca).

Toutefois, le mouvement ne s’arrête pas là. Les activités généralement très appréciées des aventuriers et amateurs de sensations fortes ne sont plus exclusivement réservées aux voyants. Saut à l’élastique, parapente ou même plongée sous-marine sont maintenant accessibles aux aveugles. De ce fait, disposer de la vue (pour observer la terre de plus haut ou les fonds marins) n’est plus le critère de sélection pour la pratique de telles activités. L’important réside bien ailleurs … à commencer dans la foule de sensations qui peut accompagner une telle expérience.

… et toutefois un certain retard

Selon les données de l'EQLA, les personnes ayant une incapacité visuelle pratiqueraient moins d’activités de loisirs que les personnes handicapées : ainsi, si 74 % des handicapés autres que visuels pratiquent une activité de loisir, ils ne sont que 57% de malvoyants à en pratiquer.

Et la randonnée dans tout ça ?

D’après l’EQLA, la randonnée reste cependant le loisir le plus populaire des handicapés visuels. Après de nombreuses discussions avec le groupe RCFADV*, voici les principales impressions que nous ont fait partager des femmes non-voyantes adeptes de la randonnée.

Des difficultés pour être accepté(e) dans un groupe de marche de voyants

« Je fais en sorte qu'on oublie ma présence, disons, l'handicap. » Cette phrase n’est pas anodine, car elle vient après l’expression d’une certaine réticence quant à l’acceptation de cete personne dans une association de randonnée, constituée uniquement de personnes voyantes. La responsable avait, ce jour-là, fini par lui rétorquer qu’ « elle ne prendrait pas la responsabilité de sa présence », manifestement jugée comme un poids au milieu d’un groupe de marcheurs valides.

Des instants de retour sur soi et de liberté

La détente, les sensations, le plaisir d’être dans la nature…sont différents points qui sont revenus fréquemment en réponse à la question « que vous apporte la marche ? »:

Dans ce témoignage de Marie-Laure se détache le goût du défi que lui inspirent les randonnées en montagne : « Et là, ce qui me plaît beaucoup c'est qu'il y a vraiment un but : "on monte là haut". »

Et Christiane d’ajouter, pour clore le propos : « Le fait de se déplacer à pied nous permet d'être en contact direct avec les régions parcourues : les bruits, les odeurs, les paysages et les gens que nous croisons au détour des chemins. Je n’ai jamais eu l'occasion de marcher dans le désert. J'ai entendu dire que c'était un lieu incomparable qui laissait des sensations qu'il était impossible d'éprouver ailleurs. »

Le moment privilégié pour les rencontres

« Je suis tout particulièrement attirée par le contact avec la nature, mais également par les personnes qui partagent ces mêmes moments » nous explique Speak. D’autres associent spontanément cette pratique à la socialisation : « Marcher c'est s’intégrer […] et c'est également une façon de se faire des amis. » et à une certaine solidarité entre non-voyants : « Avoir des contacts, bien sûr, car il y a des échanges avec les autres personnes, mais aussi discuter, et s'entraider quand il y a des difficultés. »

Une expérience à réitérer !

« Au départ, je partais en randonnée principalement pour mon chien, pour qu'il se défoule. Comme c'est un chien guide, (donc, un chien qui travaille), il en a besoin. Mais après, je me suis rendue compte qu'à moi aussi ça me faisait du bien de me couper un peu de la ville et du stress du métro pour retrouver le calme de la forêt, le chant des oiseaux, le contact avec la nature... »

D’autres multiplient les formes de randonnées, s’étant découvert une passion pour cette activité : « Personnellement j'ai pratiqué les randonnées sous toutes leurs formes ! Randonnées en plaines et randonnées en montagne et même au bord de la mer ! Et franchement je trouve toujours ça très intéressant ! »




* RCFADV est un groupe de discussion sur Internet réunissant des femmes désirant s'exprimer au sujet de leur handicap visuel, contactable à partir de ce lien RCFADV@yahoogroupes.fr
Merci donc à Marie-Laure, Lise, Speak et Christiane pour leurs témoignages.

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